L’étiquette « contenus » peut sembler paradoxale, dans son existence même, dans la mesure où une langue à apprendre/à enseigner se traduit tout d’abord en comportements langagiers, en capacités à échanger, et non par un contenu susceptible de se dissocier du contenant que serait la langue. Les choses sont plus complexes. Échanger tout d’abord, communiquer si l’on veut, ce n’est pas échanger entre locuteurs abstraits, mais moi, apprenant arrivant d’une autre langue, d’un autre espace social et culturel, dans ma singularité individuelle, je dois prendre place dans une relation particulière avec un locuteur au profil particulier, avec ses manières de dire, sa façon de s’adresser à moi et déjà, je prends place, si peu que ce soit, dans un environnement configuré par une autre logique culturelle. Mais une langue peut aussi me permettre de lire de la presse, de découvrir des œuvres littéraires, musicales, picturales, en version originale, et j’explore ainsi de nouveaux espaces de vies, de pensées, de sensibilité, distincts du mien : des contenus donc, terminologie un peu traditionnelle, il faut en convenir, mais qui rend bien compte quelque part, de cette autre dimension des apprentissages du français.
Quatre volumes de la collection F peuvent être rangés sous cette étiquette. La littérature en classe FLE : état des lieux et nouvelles perspectives, de J.M. Defays, A.R. Delbart, S. Hammami, F. Saenen, domaine qui pendant longtemps constitua une référence majeure dans les apprentissages du français, mais qui aujourd’hui, reste toujours présent, dans les attentes de certains publics et dans l’intérêt ainsi porté à l’apprentissage du français. Les formes d’approche ont évolué, les genres, les auteurs, les écoles. Les façons d’aborder les textes ont-elles-mêmes évolué et font que l’objet littérature est aujourd’hui différemment configuré. Ouvrage qui gagnera à être lu en parallèle avec celui d’Estelle Riquois, Lire et comprendre en français langue étrangère, dans la mesure où il propose des démarches utiles à qui veut aborder ce domaine si riche, et si complexe parfois, qu’est la littérature.