On s’intéresse cette semaine à Vincent Delerm, valeur (méga) sûre de la chanson française. S’il a pu passer à une époque pour un chanteur un peu intello, voire bobo, cette impression s’est estompée au fil de ses albums réguliers et des collaborations diverses (notamment avec ses amis du label Tôt Ou Tard qui le produit – écoutez « Les gens qui doutent » (1977), chanson d’Anne Sylvestre reprise en 2007 avec Albin de la Simone et Jeanne Cherhal, c’est magnifique).
Son œuvre est imprégnée de littérature (son père Philippe est auteur et sa mère Martine illustratrice) mais aussi de cinéma (il a rédigé un mémoire de maîtrise sur François Truffaut et a réalisé quelques œuvres filmiques). Marquées par une belle tonalité mélancolique, ses chansons articulent textes, mélodies, instruments et voix dans une forme de poésie sensible, une certaine simplicité pas du tout hautaine, souvent matinée d’humour. C’est en fait de la chanson humaine. Mais c’est aussi sur scène qu’il donne la pleine mesure de son talent. Je l’ai vu au Cirque Royal de Bruxelles en 2020 et ce fut réellement un choc émotionnel : c’était magnifique de douceur, de mélodies, de poésie, de finesse, de délicatesse, et de sourires à la fois (on s’est marré car il fait preuve d’un humour très décalé !), avec ce piano-voix très présent, des projections (films) superbes… Voici plusieurs morceaux pour le découvrir.
« Tes parents » (2002) : texte hyper drôle sur les stéréotypes familiaux et sur la reproduction sociale (Bourdieu) ; le narrateur est amoureux d’une fille et est prêt à tout pour que leur union dure.