Le rap (ou HIP-HOP) né aux USA se diffuse en France à partir des années 1980/1990, avec des groupes à l’origine emblématiques comme Suprême NTM, IAM ou Ministère Amer. De cette émergence originale découlent deux tendances : l’une privilégie les puristes (avec une orientation politique, critique et assez radicale), l’autre s’ouvre vers des horizons plus commerciaux, donc moins radicaux, et va lorgner vers la chanson (dont « Chacun fait (c’qui lui plaît) » 1981 de Chagrin d’amour pourrait en être un exemple excessif).
MC Solaar, d’origine tchadienne mais né au Sénégal, a grandi en banlieue parisienne à Maison-Alfort. C’est un artiste qui constitue, en France, l’un de ces pionniers du rap / hip-hop, notamment au début des années 90. Et l’on peut probablement considérer qu’il a alterné entre ces deux pôles, tiraillé entre les élans rap anarchistes et les aspirations plus consensuelles et académiques. C’est marrant de l’évoquer aujourd’hui mais en 1994-1995, lors de mon premier poste en tant qu’enseignant de français (j’étais à l’époque ce que l’on appelait un stagiaire IUFM), dans les quartiers difficiles de Beauvais, j’ai exploité en classe ma première chanson, « Caroline » (voir ci-dessous), qui avait d’ailleurs bien fonctionné). Voici maintenant deux chansons pour découvrir le Claude MC des débuts, l’homme à la casquette à l’ancienne.
« Bouge de là » (1990) / Extrait de l’album événement Qui sème le vent récolte le tempo, cette chanson le propulse dans la lumière. Mais là rien de politique, on joue plutôt sur les mots ou sur la variété des situations problématiques (un peu comme Renaud le faisait avec « Marche à l’ombre » (1980), dans un autre style musical évidemment).