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Les chansons de Ludovic - L'Impératrice

(Re)découvrez l'originalité de la chanson française et francophone !
Ludovic Gourvennec

Je suis professeur de français et j'ai effectué l'essentiel de ma carrière à l'étranger. Je suis actuellement en poste dans le réseau des Écoles européennes. J'ai soutenu une thèse de doctorat consacrée à la chanson.

Pour vous aider à exploiter mes chansons en classe, n'hésitez pas à feuilleter mon article tiré de la revue de l'Association belge des professeurs de français "Vivre le français" : "Classe de FLE : 20 activités pour exploiter une chanson"

Ludovic Gourvennec

Focus cette semaine sur le groupe L’Impératrice qui existe depuis 2012 et dont les compositions s’avèrent assez originales, entre funk, électro et chanson, ce qui définit un style très singulier. Entamé initialement seulement au niveau musical, l’œuvre s’est développée en chansons grâce à la voix de Flore Benguigui. Pour caractériser cette démarche particulière, comme le dit Charles, un des fondateurs du groupe (qui était critique musical dans une vie antérieure) dans une interview à Vogue, et pour définir le nom du groupe et son projet, « L'Impératrice, c'est finalement un sentiment matérialisé en musique, avec une certaine idée de la féminité et de l'élégance. Une sorte de sentiment indomptable, presque addictif, qui fait se rencontrer la joie et la mélancolie. » Et de qualifier le style du groupe de « cosmic-pop-slash-space-disco » ! Quelques morceaux pour les découvrir.

« Vanille fraise » (2016) : morceau musical au rythme lancinant et addictif pour un clip décalé où le machisme ambiant est bien désamorcé par une fin humoristique.

« Agitations tropicales » (2015) : chanson au rythme très funk avec une thématique assez lascive quoique ésotérique, tant dans les paroles que dans le clip, d’inspiration presque surréaliste.

« Anomalie bleue » (2020) : cette chanson, qui est pour une bonne moitié instrumentale, montre bien ce désir de recherche sur les sons qui anime le groupe. Et le titre le résume presque, l’anomalie étant plus exactement, les concernant, un objet original, hybride, singulier, sorte de condensé d’influences diverses, ce qu’on ne trouve pas souvent dans la scène actuelle.

« Peur des filles » (2021) : morceau hyper féministe, avec un texte en forme de défi et de constat implacable, et un clip décalé, ambiance film gore des années 60, avec beaucoup d’humour.

L’album Pulsar est sorti en 2024, dont voici deux titres :

« Pulsar » (2024) :

« Danza Marilu » (2024) :

Le groupe était en concert en octobre 2024 à l’Ancienne Belgique de Bruxelles. Commençons par le coup de théâtre qui a précédé leur tournée : la chanteuse historique du groupe, Flore Benguigui, qui était un peu son âme vocale, a annoncé en septembre 2024 que, au terme d’une longue réflexion, elle quittait la formation, en désaccord à la fois avec les membres du groupe et avec le contexte plus général de l’industrie du disque. La formation a donc dû trouver une alternative et c’est la chanteuse Louve qui a accepté d’assurer la continuité. Le concert était complet et ce fut un moment vraiment chouette : grand dynamisme musical avec beaucoup de morceaux aux accents électro (trois claviers sur scène), cette référence un peu funky qui caractérise le style du groupe, un bassiste hyper performant qui a remplacé au pied levé le musicien indisponible, une chanteuse très à l’aise qui a su assimiler les paroles en peu de temps et qui s’est glissée très suavement dans la peau de l’interprète (même si, bémol, la sono ? les paroles n’étaient pas assez distinctes), des lumières excellentes (avec notamment un disque lumineux sur le torse de tous les protagonistes et le nom du groupe intégré sur scène) et, comme toujours, un public belge de malades qui a su impressionner les artistes. Un très beau moment.