Le 21 juin 2020, au sortir des confinements qui avaient bloqué nos rues, nos quartiers, nos villes, nos pays, la terre entière en fait, et qui avait aussi démultiplié nos frustrations liées à l’impossibilité d’accéder aux biens culturels catégorisés comme non essentiels (quelle horreur, cette terminologie !), quand il a fallu provisoirement ressortir nos visages des obstructions et réapprendre à aller voir des expositions, à aller boire des verres en terrasse à nouveau insouciant.e.s, à jubiler à l’idée insolite de monter dans un tram qui nous conduisait au prochain concert attendu comme une rédemption, il y a quand même eu (en format réduit) la fête de la musique. Je me suis rendu un peu par hasard, à la fois groggy du passé et épanoui d’un futur qui renaissait, à celle qui était organisée en fin d’après-midi dans des conditions assez minimalistes à Bruxelles sur l’esplanade au pied de la colonne du Congrès (à côté du Botanique).
Et j’ai eu la chance d’y découvrir un jeune groupe belge très sympa, à l’énergie communicative et aux chansons agréables, mais doté d’un nom farfelu qui fleurait bon l’improvisation (quand on débute, on ne sait souvent pas quel nom choisir pour la scène donc pourquoi pas l’évidence naïve des prénoms ou surnoms des protagonistes) : Coline et Toitoine.
Deux ans plus tard, j’ai retrouvé dans les programmations ces deux artistes (Coline Debry et Antoine Jorissen – d’où le premier nom de scène), cette fois-ci sous l’identité beaucoup plus efficace de COLT (acronyme et/ou diminutif de COLine et Toitoine) et je les ai vus en concert au Botanique en janvier 2024. Concert vraiment intéressant, beaucoup plus maîtrisé, très tonique, même si on sent cette insouciance (et parfois des approximations) des débuts prometteurs. COLT, depuis les débuts du groupe, a sorti en fait deux EP : Soma en 2021 et Mille vies en 2023, et les choses évoluent vraiment positivement si l’on se fie à leurs programmations en festivals et concerts en France et en Belgique. Voici quelques chansons pour vous en faire une idée.
Dans leur premier EP, la langue anglaise est dominante (ce qui n’est normalement pas la règle dans cette chronique hebdomadaire). Mais je ne résiste pas à la tentation de vous soumettre ces deux morceaux réussis : « Anyway » (2021)